Pièce pluridisciplinaire qui tend à explorer une période historique récente, celle de la 2ème guerre mondiale, et plus particulièrement de la Grèce durant l'occupation allemande. Elle explore également l'expérience universelle de la mémoire humaine face à des situations extrêmes, telles que la guerre et la perte de la liberté. 

Au centre d'Athènes, se trouve un immeuble appartenant à une compagnie grecque d'assurances, "Ethniki Asfalistiki". Construit en 1938, cet immeuble comprend aussi bien des bureaux que des abris antiaériens, pour protéger les gens en cas de guerre. 

Durant l'occupation allemande, cet immeuble devint le commandement de la Gestapo et les abris servirent de prisons où étaient enfermés des hommes, des femmes et des enfants grecs, anglais, italiens, russes, mais aussi allemands considérés comme traîtres. Ils y furent interrogés et torturés avant d'être envoyés en camp de concentration, exécutés ou libérés. Les parois, les portes et les fenêtres métalliques de ces cellules restent à l'heure actuelle les témoins silencieux de ces êtres qui luttèrent, qui firent l'expérience de ces temps incertains el qui matérialisèrent leurs mémoires sous forme de graffitis. Ces dessins, mots et phrases, poétiques, symboliques et urgents nous rappellent les conflits actuels dans le monde dont nous restons étrangement détachés.

 Dans les années à venir, les artistes créeront-ils des oeuvres similaires sur la situation dans l'ex-Yougoslavie? Tirerons-nous jamais un enseignement de l'Histoire?